À la rentrée : tous sur le pont pour l'AGIRC et l'ARRCO
Entamées sous tension le 17 février dernier, les négociations sur les régimes complémentaires de retraite des cadres (AGIRC) et de tous les salariés (ARRCO) se sont terminées avant les congés d'été sur un blocage, car la partie patronale n'a rien voulu lâcher de ses prétentions à faire baisser le niveau de couverture sociale.
Ainsi, jusqu'au bout confronté à un front syndical contre les reculs proposés, le Medef a de nouveau le 22 juin mis sur la table un texte prévoyant un abattement pour les pensions liquidées avant 65 ans (30 % à 62 ans, 20 % à 63 ans et 10 % à 64 ans), la baisse des pensions de réversion pour les veufs ou veuves, et la baisse de la valeur du point.
Cette dernière disposition, en remettant en cause le montant des pensions acquises ferait basculer vers un régime à cotisations définies, dans lequel le montant des cotisations ne peut être augmenté et où c'est le montant des pensions qui s'adapte à la baisse. Par ailleurs, les amis de Pierre Gattaz maintiennent leur projet de fusion de l'AGIRC et de l’ARRCO.
Sur ce point, il est clair que les deux régimes en difficulté financière n'y trouveraient pas matière à économie. En revanche, il en découlerait la suppression du statut cadre, déterminé́ dans les conventions collectives par l'affiliation à l'Agirc. L'objectif ? Amplifier le mouvement de déclassement et de déqualification, casser toute forme de statut collectif et individualiser encore un peu plus les carrières des cadres.
Ces dispositions entraineront une baisse massive du niveau des pensions et pousseront les cadres vers la capitalisation. Jusqu'à maintenant et beaucoup grâce à la CGT et son Ugict, l'unité syndicale face aux reculs imaginés par le patronat a tenu bon.
Mais on imagine bien que le Medef compte aussi sur un échec de la négociation pour faire imposer des dispositions inacceptables par le gouvernement qui reprendrait la main. Ce scénario n'est pas une fiction, c'est exactement ce qui s'est passé avec la reprise en main du dossier sur la modernisation du dialogue social. La loi Rebsamen a en effet réintroduit des dispositions rejetées et combattues lors de la négociation avortée Il va donc maintenant beaucoup dépendre de l'intervention des salariés pour rejeter les propositions du Medef et imposer d'autres solutions pour pérenniser les deux régimes.
La CGT est la seule organisation à avoir mis sur la table des propositions qui prennent le patronat à contrepied. D'ici au 16 octobre, date de la prochaine réunion de négociation, il est possible et urgent d'amplifier la campagne d'information des salariés et de signatures de pétition.
L'Ugict-CGT va s'employer à mobiliser les salariés qualifiés et en responsabilités dans la perspective d'organiser des initiatives « Tous sur le pont pour l’AGIRC- ARRCO » pour informer les salariés et faire signer la pétition cet été et courant septembre. http://cgt.fr/Pour-resorber-les-deficits-et.html#sp42544 Et très probablement un nouveau temps fort le 16 octobre pour peser sur la négociation.
N'oubliez pas, nous sommes tous concernés, celui qui ne fait rien à déjà perdu.
D'ici là, bonnes vacances... accordez-vous le droit à la déconnexion, enrichissez-vous de découvertes et lectures estivales. La lettre de l'Ugict va prendre quelques vacances : les actualités et le billet de la semaine seront suspendus jusqu'au 1er septembre. Dès la semaine prochaine en revanche, vous pourrez découvrir notre série de l'été... à très bientôt !