DECLARATION CGT: ACCORD SANTE/SECURITE et GPEC
DECLARATION CGT
Signature accords groupe GDF Suez Santé/Sécurité et GPEC
Deux nouveaux accords de groupe européens relatifs à la santé sécurité et à la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences doivent, à compter de ce jour de signature, constituer de nouveaux points d’appui pour les salariés et les organisations syndicales afin d’améliorer les conditions de travail, de sécurité, et permettre une vision prospective et dynamique de l’emploi et des compétences dans toutes les sociétés du groupe.
C’est avec cette volonté de créer une dynamique sociale concrète que la CGT s’est fortement impliquée dans ces négociations pour éviter d’en rester à de simples effets d’affichage ou de communication vis à vis du monde externe.
Nous voulons croire en signant ces deux accords, que dans toutes les sociétés du groupe en Europe, chacune se mettra au diapason, sans retenue, sans crispation et sans la moindre restriction.
Les conditions de mise en œuvre de ces deux accords sur des thèmes de pleine actualité seront déterminantes pour instaurer un esprit de confiance, de respect, pour le dialogue social.
Durant les négociations, il a fallu beaucoup d’opiniâtreté de la part du Groupe Spécial de Négociation pour que certaines formalités contraignantes soient inscrites dans ces accords, cela n’a pas été facile de les obtenir et des doutes subsistent sur la capacité du groupe à imposer partout une bonne déclinaison de ces accords.
Concernant la GPEC, il est clair, à notre sens, que les tensions qui règnent sur l’emploi dans certaines sociétés, ne sauraient inverser les priorités ; GDF Suez est un groupe solide et robuste qui a résisté à toutes les crises, comme vient de l’annoncer Mr Mestrallet, dans une récente interview à un quotidien français.
Certaines sociétés du groupe en France, comme ENDEL, INEO, SITA, ou à la branche Energie Energie France, affichent des choix qui vont à l’encontre de toute gestion prévisionnelle et persistent dans des postures de suppressions d’emplois ou d’externalisation d’activité pour obtenir des résultats financiers à court terme.
En Europe également, certaines sociétés souffrent de la crise et de ses effets déstructurants sur les politiques nationales et là également on constate les mêmes attitudes de réduction d’emploi. Il ne faut donc pas s’étonner que le facteur confiance de la mise en œuvre de l’accord GPEC sera déterminant pour le dialogue social du groupe en Europe.
Avec l’accord GPEC Groupe, l’obligation de mise en œuvre dans chaque société, la création des comités GPEC à chaque périmètre de présence du groupe, doivent permettre d’apporter aux salariés les dispositions qui leur permettront de mieux bâtir leur carrière, de se protéger lorsqu’ils ont été exposés à des conditions de travail pénibles, de saisir de nouvelles opportunités de formation professionnelle tout le long de leur période d’activité.
Nous serons vigilants quant au respect des différentes phases de mise en œuvre de l’accord pour éviter ainsi l’inertie qui avait suivi la signature de l’accord existant de 2007 chez Suez.
Concernant l’accord Santé Sécurité, nous devons considérer que les deux thèmes doivent trouver les meilleurs prolongements dans les sociétés, et sur la base d’un vrai dialogue social avec les représentants des salariés.
Le contexte économique et social néfaste en Europe favorise la dégradation des conditions d’emploi, les relations du travail, comme ont pu le montrer les effets dévastateurs du stress sur les salariés pouvant aller jusqu’à des situations dramatiques.
Nous n’accepterons pas de nous en tenir à un simple affichage sur le sujet, à des constats d’autosatisfaction, ou plus grave, à des démarches de culpabilisation des salariés, et pour ce qui nous concerne, cet accord doit être de nature à faire changer, radicalement, certaines mauvaises habitudes prises, et nous savons qu’il sera difficile dans certains cas, de restaurer un dialogue social où chacun se respecte et s’écoute.
Le poids du management dans les choix décisionnels, tant en matière d’emploi que de conditions de travail et de sécurité, doit être réduit par un rééquilibrage en faveur de la mise en place de nouveaux espaces de négociation et de dialogue social et par le plein respect des prérogatives des Instances Représentatives spécifiques existantes dans ces domaines de compétences.
Pour le management, le défi à relever est aujourd’hui dans sa capacité à ne pas dénaturer les écrits de ces accords. L’audace sera de travailler différemment avec les organisations syndicales et également de positionner les CHSCT en France, et instances équivalentes en Europe, dans un rôle d’acteur incontournable sur les questions essentielles de santé sécurité pour les salariés avec la prise en compte des problématiques qu’ils soulèvent et de leurs propositions, dans les processus décisionnels. L’ambition doit être l’élection directe par les salariés des représentants dans ces instances, comme le préconise le rapport gouvernemental français sur le stress, pour crédibiliser auprès des salariés la réelle volonté de traiter les problèmes inhérents à la santé sécurité.
Montreuil 23 février 2010