ENDEL GDF SUEZ SOLIDAIRE DES SOBRENA DE BREST.
SOBRENA L'Espoir 24 ans plus tard
27 octobre 2011 Article Brest ville.
L'étrave de l'Espoir, symbole du conflit de 1987, a repris du service, hier, place de la Liberté. Les salariés de la Sobrena lui ont refait une beauté, avant son baptême, demain. La CGT a indiqué, hier soir, avoir eu confirmation d'un rendez-vous la semaine prochaine au ministère de l'Industrie.
L'image
reste rare en milieu urbain: l'étrave, fixée sur le plateau d'un camion, est remontée du port en ville au milieu d'un cortège de véhicules, avec fumigènes en escorte, klaxons bloqués et drapeaux
de la CGT et de la CFE-CGC. Déterrées d'un talus de Brest-Récupération, ses quatre tonnes avaient fait l'objet de soins préalables, avec ajout de renforts à l'intérieur et d'un bulbe à
l'avant.
Sous les applaudissements
Arrivé à 11h40, place de la Liberté, l'Espoir a été levé à l'aide d'une grue, avant d'être posée au sol, sous les applaudissements : «Je n’aurais pas pensé qu'on reverrait cela», commente Daniel,
un ancien de la réparation navale. «Ce qui se passe, cela me fait mal au cœur pour les jeunes qui ont des appartements, des maisons, des voitures sur le dos», ajoute Gildas, lui aussi en
retraite. Quant à Ludovic, un tôlier de la Sobrena, il se dit «ému de cette solidarité».
Sablage et peinture
Dans une brève prise de parole, Thierry Beuzet, de la CGT Sobrena, a résumé, hier, le sens donné à cette manifestation: «On ne demande qu'à
travailler». Rapidement, des salariés de la Sobrena ont sablé l'étrave, qui a perdu sa couleur verte que les années avaient un peu outragé. A 14h, elle arborait les couleurs jaune et
rouge, celles de la Sobrena. Le baptême de ce qui sera l'Espoir 2 est prévu pour demain midi, avec la participation de Jo Hamilton, ancien de la réparation navale, qui avait baptisé la
première.
La position de DCNS
À cette occasion, la CGT appelle la population à venir sur place, pour dire que «Brest ne peut pas, pour le futur, se limiter à être un musée ou un port de plaisance».
Aujourd'hui, la CGT compte aller vers les entreprises pour sensibiliser les salariés au sujet. Elle l'a déjà fait hier matin, de 7h30 à9h 30, en assurant une distribution de tracts auprès des automobilistes, au carrefour du Gaz et à Pen-ar-Ch'leuz, rond-point où des palettes ont été allumées.
Hier matin, s'est également tenu un comité central d'entreprise de DCNS. Il a été demandé au P-DG sa position sur la Sobrena. Selon Olivier Tesseire, secrétaire général de la CFE-CGC à DCNS Brest, il aurait répondu qu'il était prêt à s'engager sur de la sous-traitance pendant deux ou trois mois, mais qu'il n'était pas question de reprendre la Sobrena.
Rappelons que DCNS avait proposé localement de prendre, pour une certaine durée, des salariés de cette entreprise. Ce qui fait penser à la sous-traitance précitée. Mardi, le député PS Patricia Adam a posé une question au gouvernement. Elle estime que «la responsabilité de l'État comme actionnaire (elle a cité préalablement DCNS et STX), comme celle de garant de l'aménagement du territoire, est très nettement engagée». Et elle demande comment le gouvernement compte maintenir le secteur de la réparation navale civile et militaire, «deux activités indissociables pour le port de Brest, le Grand Ouest et la France».
François Baroin, ministre de l'Économie, lui a répondu en s'adressant également à Marguerite Lamour, député UMP, qui avait sollicité le gouvernement d'une autre façon : «L'ensemble des services de mon ministère sont en train de travailler avec les acteurs locaux pour envisager la meilleure manière de garantir une solution pérenne afin d'assurer la stabilité de cette entreprise (NDLR, la Sobrena)», a-t-il notamment exprimé.
Localement, l'Université européenne de la Paix juge que «la situation de la réparation navale illustre une nouvelle fois l'urgence de redynamiser le tissu industriel brestois».
Le comité brestois du Parti ouvrier indépendant en appelle, de son côté, «à l'interdiction des licenciements et à la nationalisation des entreprises de réparation navale civile et militaire».
Date à préciser
Hier soir, la CGT a indiqué avoir eu confirmation d'un rendez-vous, la semaine prochaine, au ministère de l'Industrie. Elle n'en a pas encore
la date ni le format (participants, etc.).
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Dans l'après-midi, les salariés de la Sobrena avaient décidé de quitter la place de la Liberté. -
. Vincent Durupt Brest Ville
«On ne demande qu'à travailler»
- Thierry Beuzet, représentant de la CGT à la Sobrena.